Le Touraine remorqué près de Sydney Heads, Australie.

Toussaint prend le commandement du trois-mâts barque en acier « Touraine » le 21 juin 1919 à Saint-Nazaire. Ce bateau appartient à la Société Générale d’Armement. Il aura comme Second Guéneau ; la société signale à Toussaint que Guéneau est alcoolique. Cela ne posera pas de problème pendant la navigation, en revanche il y aura des difficultés dans les ports. Toussaint supervise des réparations assez importantes sur le bateau.

Jeanne vient sans doute quelques jours à Saint Nazaire avec Marcel en fin juin.

Le bateau part de ce port le 4 juillet (pour son 8ème voyage) et quitte la rade des Charpentiers le 8 juillet. Après un voyage sans histoire, en passant au large du Cap de Bonne Espérance et en ne rencontrant pratiquement aucun bateau de la mi-juillet au début d’octobre, il arrive à Port Lincoln le 14 octobre. C’est un bled perdu de 1200 habitants. il n’y a aucun remorqueur ni canot. En attendant une place à quai, ils sont en rade à 15 km du port.

La jetée de Port Lincoln, vers 1917. (c) State Library of South Australia.

Pour faire les achats de provisions il faut aller à Adélaïde et cela peut demander 5 jours. Il fera la connaissance d’une bretonne madame Snow qui vit à Port-Lincoln.

Il prend un chargement de blé et repart le 10 décembre 1919 pour l’Europe.

Pendant ce temps, Jeanne va de nouveau travailler parfois à Coatromac’h où il n’y a plus beaucoup d’employés. Yvonne rentre à l’école du couvent le 1 octobre. Jeanne s’occupe de gérer les maisons.

Le bateau passe de nouveau au large du Cap. Il arrive à Usine Brûlée, près de Saint-Nazaire, le 23 avril 1920. Jeanne vient le rejoindre puis en mai ils rentrent à Plestin .

Le navire est remorqué sur Nantes et Toussaint le rejoint le 26 mai. Il retournera pour quelques jours à Trémel le 2 juin. Le bateau retourne à Saint-Nazaire à partir du 16 Juin. Jeanne rejoint de nouveau Toussaint et en repartira le 7 juillet.

L’un des marins, Prigent à raté le départ du navire de Nantes et il est condamné à 2 jours de prison puis reconduit au bateau à Saint-Nazaire.

Le navire repart le 10 juillet 1920 de Saint-Nazaire pour son 9ème voyage : San Francisco par le Canal de Panama. Arrivée à Cristobal, à l’entrée du Canal de Panama le 10 août 1920.

Écluses de Gatun en direction de l’entrée Atlantique du canal de Panama en 1913. (c) US Library of Congress

Pendant ce temps Jeanne continue à aller à Coatromac’h et elle explique qu’elle ne peut refuser ce service. Elle achète la maison de Plestin,

Le bateau franchit le canal de Panama le 16 aout et en ressort le 17. Il arrive à San-Francisco le 8 octobre 1920. Il est d’abord amarré à Stream off Meiggs wharf ; le 14 octobre il se déplace pour aller à Islaïs Inner sous le pont ; puis le 3 novembre il se déplace à Port Costa. Après avoir chargé de l’orge, il en part le 19 novembre, est remorqué à Stream à San Francisco. Toussaint écrit à plusieurs reprises sa satisfaction d’avoir un bon équipage. En revanche il se plaint des délais de chargement.

Le port de San Francisco en 1920. (c) OpenDFHistory

Le 23 novembre il part pour l’Europe en passant par le Cap Horn (21ème passage). Après une navigation contrariée par quelques calmes et quelques coups de vent, il arrive à Ipswich sur rade le 11 avril 1921. Le 12 avril il est remorqué jusqu’à la bouée de Pin Mill puis sans doute dans le port. Le déchargement commence le 13 avril.

Ipswich: écluse de l’entrée du port en 1920.

Avant son arrivée, il a longuement expliqué à Jeanne comment elle pouvait se rendre à Ipswich. Et Jeanne et Yvonne y arrivent le 17 avril 1921. Yvonne rentre à Plestin à la fin avril et Jeanne rentrera au début de juin. Entre temps Yvonne aura fait sa communion solennelle sans ses parents.

Le bateau reste à Ipswich jusqu’au 1er juin 1921. Puis il gagne Saint-Nazaire, remorqué par le « Horner » et y arrive le 4 juin. Mouillé sur rade puis à Saint-Nazaire le Migron jusqu’au 9 juin. Il est alors conduit à la Martinière et désarmé le 13 juin 1921.

Canal de la Martinière: voiliers désarmés attendant la démolition pour la plupart. De 1921 à 1927 le Canal fut le cimetière des bateaux Nantais: 45 trois-mats, 3 quatre-mats et 6 cargos à vapeur furent stockés dans le Canal.