Toussaint et Jeanne Lanneau

A partir de novembre 1931, la retraite se passera à Plestin les grèves.

Toussaint cultive son jardin et Jeanne vend une partie de sa récolte à des clients qui viennent dans la véranda. Par exemple des cerises et des asperges.

Les enfants et petits enfants y viendront pour les vacances.

Chaque année il fait son cidre avec les pommes du verger. Il se perfectionne en achetant un moteur électrique pour actionner le broyeur de pommes.

Pour faire fuir les oiseaux mangeurs de cerises, il utilise plusieurs stratagèmes : il utilise une pendule, dont il a enlevé le balancier, pour provoquer des lumières et des mouvements dans les cerisiers à des intervalles réguliers de quelques minutes ; il achète une carabine et tue des merles qui font des repas agréables.

Comme il est une des notoriétés de Plestin, il participe activement à de nombreuses cérémonies, notamment des enterrements.

Il gère avec Jeanne la location des maisons qu’ils ont acquises dans Plestin les Gréves au cours des années précédentes.

Pendant la guerre de 1940, Toussaint participe discrètement à la résistance en construisant des postes de radio à galène. Une anecdote montre son engagement : comme il revenait de Saint Brieuc en vélo, des allemands lui demandent dans quelle direction est Plufur ; il leur indique alors la direction opposée ; mais les allemands voient alors une pancarte qui le contredit ; il explique alors que la route qu’il propose est plus droite ; évidemment, il repart le plus vite possible et se cache dans de petites routes pour que les allemands, revenus de leur surprise, ne le retrouvent pas.

Toussaint constate que le montant de sa pension n’est pas conforme à ses droits. Une loi, en effet, permet de valoriser la période de la guerre. Il entamera donc des démarches à partir de 1952 auprès de l’administration. Il finit par obtenir gain de cause en 1960.

Jeanne décède le 15 septembre 1962.

Toussaint, dont la santé se détériore, engage les services de Jeanne Tanguy pour l’assister.

Il décède le 19 septembre 1965.

Maquette d’un quatre mats, sans nom, réalisée par Toussaint Lanneau. Entre 1895 et 1899, douze quatre-mats ont été construits (tous identiques) pour la compagnie Bordes: deux à Rouen, cinq à La Seyne et cinq à Nantes. Ceux construits à Nantes s’appelaient : Madeleine (1895), Caroline (1895), Montmorency (1896), Atlantique (1897), Loire (1897). La maquette représente sans doute un de ceux-là, sur lequel il avait navigué.